Revue canadienne d’orthophonie et d’audiologie

Enfants d’âge préscolaire évalués en psychiatrie : l’inquiétude parentale concernant le langage dépend-elle de la sévérité des atteintes expressives et réceptives?

 
Auteur(s) Nicole Smolla
Marie-Julie Béliveau
Chantale Breault
Raphaële Noël
Alain Lévesque
Guylaine Gagné
Claude Berthiaume
Véronique Martin
Volume 42
Numéro 1
Année 2018
Page(s) 21-40
Langue Français
Catégorie Article de recherche
Mots-clés Enfants d'âge Préscolair
Trouble du Langage
Psychiatrie
Inquiétude Parentale
Atteintes Expressives
Atteintes Réceptives
Profils Langagiers
Abrégé Despite the recognition that language disorders are frequent in child psychiatry, a high rate of them remains unsuspected. This study examined whether parental concern about their child’s language at the time of request for psychiatric services is associated with the severity of expressive and receptive deficits. The predominance in the child’s language profile of an expressive or receptive impairment was also examined. The sample comprised 103 children aged 3 to 5 years, all diagnosed with a mixed receptive/expressive language disorder (DSM-IV-TR). The severity of expressive and receptive deficits was coded by using the conclusions of the speech-language assessments contained in the clinical records. Language disorders in these children were frequent and severe: 69.9% had severe expressive impairment and 53.4% had severe receptive impairment. Although parents were overwhelmingly concerned about their child’s language, a few (n = 11) were not. Children whose parents were concerned about language had more severe expressive impairment. The two groups did not differ regarding the severity of receptive impairment. A profile where receptive impairment predominates was more frequent among children whose parents were not concerned about language. These results suggest that a severe expressive deficit was more likely to elicit parental concern, and a profile where receptive impairment predominates was more likely to be overlooked. Although such a profile is rare, this is worrying because the lack of detection of understanding difficulties by their family can be very harmful for these children. These preliminary results will need to be replicated with a larger sample.

Même s’il est reconnu que les troubles langagiers sont fréquents en pédopsychiatrie, un taux élevé d’entre eux demeure insoupçonné. La présente étude a évalué si l’inquiétude des parents concernant le langage de leur enfant, au moment d’une demande de services en psychiatrie, est liée à la sévérité des atteintes et à la prédominance, dans le profil langagier de l’enfant, d’une atteinte expressive ou réceptive. L’échantillon comportait 103 enfants âgés de trois à cinq ans, tous diagnostiqués avec un trouble du langage de type mixte réceptif/expressif (DSM-IV-TR). La sévérité des atteintes a été codifiée à partir des conclusions orthophoniques contenues dans les dossiers cliniques. Les troubles langagiers se sont avérés fréquents et sévères : 69,9% des enfants présentaient une atteinte expressive sévère et 53,4% présentaient une atteinte réceptive sévère. Tous les parents, sauf 11, s’inquiétaient à propos du langage. Les atteintes expressives des enfants dont les parents s’inquiétaient étaient plus sévères, comparativement à celles des enfants dont
les parents ne s’inquiétaient pas. Toutefois, la sévérité des atteintes réceptives était équivalente dans les deux groupes. Un profil langagier où prédomine l’atteinte réceptive était plus fréquent chez les enfants dont les parents ne s’inquiétaient pas. Ces résultats suggèrent qu’un déficit expressif sévère est plus susceptible de susciter l’inquiétude parentale, tandis qu’un profil langagier où prédomine l’atteinte réceptive risque davantage de passer inaperçu aux yeux des parents. Bien que ce profil soit rare, ceci est préoccupant car la non-détection des difficultés de compréhension par l’entourage peut être très néfaste pour les enfants. Ces résultats préliminaires devront être répliqués à l’aide d’un échantillon plus important.
ID 1223
Lien https://cjslpa.ca/files/2018_CJSLPA_Vol_42/No_01/CJSLPA_Vol_42_No_1_2018_MS-1080_-21-40.pdf
 

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